REP PMCB : l’enjeu est de taille pour les entreprises du recyclage !

En 2023, le secteur du bâtiment fait face à un nouveau défi pour la valorisation des déchets. Avec la mise en place de la REP PMCB (Responsabilité Élargie des Producteurs pour les Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment), le principe du « pollueur-payeur » s’applique aux déchets de chantier en introduisant de nouveaux objectifs de collecte, de recyclage et de réemploi. Olivier Ponti, Président de la branche BTP de FEDEREC, revient sur les enjeux de cette transition dans une récente vidéo disponible ici.

Accélérer la valorisation des déchets du bâtiment

En 2023, les entreprises du bâtiment ont produit entre 42 et 45 millions de tonnes de déchets, dont 70 % de déchets inertes. Le secteur de la démolition reste la principale source de ces déchets suivi des secteurs de la rénovation et des constructions neuves qui y contribuent également de manière significative.

Si l’éco-contribution a permis de financer le traitement des déchets (en 2024), la complexité de la REP PMCB pousse l’ensemble des acteurs à faire évoluer leur façon de gérer les déchets. 

Des défis industriels à relever pour répondre aux attentes de la REP PMCB

Malgré des objectifs ambitieux d’ici 2027, le secteur du recyclage est loin d’être prêt. Par exemple, la REP vise un taux de recyclage de 18 % pour le verre plat — un défi de taille lorsque les processus industriels manquent encore. De même, valoriser des matériaux comme le plâtre nécessitent des installations coûteuses et une maîtrise accrue pour atteindre les standards requis par l’industrie.

Le principal obstacle pour les entreprises reste le besoin d’unités de recyclage dédiées, surtout pour des matériaux complexes comme le PVC et les isolants. Actuellement, seules deux usines françaises prennent en charge les isolants issus des chantiers, illustrant le manque criant de solutions locales.

Accompagner les entreprises de recyclage est essentiel pour décarboner le secteur du bâtiment

La mise en œuvre de la REP PMCB complexifie les processus pour les entreprises, d’autant plus avec des systèmes informatiques variés, qui compliquent le suivi des déchets. Comme le rappelle Olivier Ponti, la simplification des outils est indispensable pour faciliter l’adaptation de tous les acteurs. La FEDEREC travaille étroitement avec les éco-organismes pour améliorer la compréhension des nouvelles exigences des REP actuelles et à venir.

Ce n’est qu’avec l’engagement de l’ensemble des filières et des investissements dans des infrastructures de recyclage adaptées que le secteur du bâtiment pourra grandement limiter son impact sur l’exploitation des ressources.

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